samedi 25 octobre 2014

Dans l'embarras sénégalais - Partie 1



On ne communique pas assez...

Au Sénégal, nous éprouvons d’énormes difficultés à communiquer, à échanger et à vivre en société. Or ce qui doit prédominer sur tout, c’est à priori une société où les citoyens vivront en parfaite harmonie. C’est un fait peu contestable, l’homme en général a tout intérêt à vivre en société. La satisfaction de ses besoins dans le cadre de la solidarité et de la coopération pour le travail en dépend. Vivre en société me parlait-on en classe de terminale, c’est vivre ensemble. C’est le contraire de l’isolement, de la dispersion et de la solitude. On doit vivre en société, pour le bien et pour le pire, parce que nous ne pouvons pas faire une politique contraire.

La société nous a tout légué. Si nous avons accès à la religion, à la science, à la connaissance et à la conscience morale c’est grâce à la société. La société est le seul élément de sécurité qui vaille pour l’humain à travers l’attribution d’un pouvoir absolu aux autorités qui permet de régler et de réglementer s’il le faut la vie sociale en sécurisant les personnes et leurs biens. Nous devons vivre en société et partager nos émotions car elle nous assiste dans le bonheur, dans la tristesse, dans la réussite et dans l’amour. Elle contribue à l’épanouissement affectif. Vivre dans le social, pour le social et par le social demeure fondamental pour un pays qui veut la rupture avec les vieilles méthodes de pensées et d’agir.

Pour toutes ces raisons, nous devons sans doute vivre en société avec une « culture saine ». N’est-ce pas pour cette cause que nous devons partager l’avis d’Auguste Compte lorsqu’il disait « Les hommes n’ont que des devoirs envers la société et non des droits. » En tout cas, si cela ne semble être une véracité, c’est une approche purement logique. Pourquoi nous éprouvons tant de mal à vivre en société ? Il faut une culture austère et de la volonté féroce pour régler les problèmes du Sénégal. Il faut que tous les Sénégalais et Sénégalaises se mobilisent quelle que soit leur appartenance politique ou religieuse pour relever le défi qui constitue à faire émerger notre pays.

Nous sommes très sales...

Nos rues sont très sales parce que le Sénégalais jette tout partout comme bon lui semble. Les sachets d’eau, les peaux de banane et de mangue, les mégots de cigarettes et les bouteilles de boisson se retrouvent dans les coins et recoins de la ville. Nous n’avons pas cette culture de jeter ces déchets à la poubelle. Je me suis laissé dire qu’un jour en quittant la Société Des Eaux (SDE), j’approuvais d’énormes difficultés à localiser une poubelle pour y mettre un sachet d’eau vierge que je tenais entre mes mains.
C’est assez osé de le dire mais nous n’avons pas assez de poubelles pour accueillir nos déchets, les autorités doivent veiller à cet épiphénomène. Ça sera un premier pas vers le développement qui sera ainsi posé. Si l’autorité n’est pas assez mature pour implanter des poubelles et dépotoirs dans les zones stratégiques, que les populations le fassent ! Par manque de respect à la vie sociale et publique, les Sénégalais urinent dans la rue et sur la voie publique, ils pestent leur urine dans n’importe quel endroit. Ils y jettent leurs eaux usées, y déversent leurs ordures ménagères. Non satisfaits de le faire, ils polluent les espaces d’assainissement, sabotent les réseaux qui devraient accueillir ces eaux usées en y jetant des ordures qui viendront les boucher à petit feu.

Nous n’avons pas un respect notoire pour les biens communs et les voies publiques sous le seul slogan du « mbédou bour leu / la rue n’appartient à personne ». La prospérité d’une région dépendra de ses fils. Le développement passera nécessairement par la volonté individuelle d’abord avant d’atteindre celle générale. C’est l’initiative privée qui fonde l’entreprise, l’entreprise déroule ses activités et crée de la valeur, la valeur dégage le profit et l’entreprise émerge. 

Le Sénégal et ses fils refusent tout progrès individuel et collectif. Si un sujet se lève pour combattre et instaurer le travail et la sérénité, il est combattu, censuré et vociféré. Au nom de quoi ? Autant nous refusons le développement de la région, autant nous pratiquons des pratiques que même les époques ancestrales n’approuvaient pas le besoin. On combat nos fils qui ont vu la lumière en pleine nuit ? Bob Marley disait « Men and people will fight you down when you see jah light ». En langue française, cela veut dire « les hommes et les peuples te combattront quand tu verras la lumière de Dieu. » Une vérité que je viens de découvrir. 

Je vous donne rendez-vous prochainement pour la deuxième partie.

abdoukhadre2011@gmail.com

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