mercredi 9 mars 2016

Ce choc où l’on réconcilierait de grands érudits et Docteurs de l’islam « ancien » et « moderne » n’existe pas.



Avec ce fanatisme religieux rampant et debout à la fois, je pense qu’il ne faut pas traiter l’Islam en tant que croyance religieuse mais des groupes de musulmans engagés qui, en Afrique, Asie, Amériques ou Europe, en ont fait leur programme politique.

Le Nouvel ordre mondial voulu par les USA avec la Guerre du Golfe et remodelé par l’effondrement du Bloc soviétique, a eu des répercussions sur les croyants. Les bombardements contre l’Irak, la Bosnie, Tchétchénie…. ont contribué à cristalliser une identité musulmane radicale. Des questions de fond se posent : la Oumma (la communauté de croyants) doit-elle remplacer la Patrie, la Nation actuelle ou la Démocratie actuelle ? Sous quel nom se cacherait une telle modélisation ou appellation ? La laïcité ? Le caractère indivisible des Républiques ?

Les Etats « islamiques » peuvent-ils servir de modèles ou sont-ils déjà dépassés ? Cela montre l’hétérogénéité des réponses et prouve le non-monolithisme de l’Islam engagé sur les quatre continents.

Certaines organisations politiques étudiées sont clandestines, d’autres ont pignon sur rue et recrutent tant dans l’élément masculin que féminin. Leur essor s’explique-t-il par leur projet culturel ou par leur programme social qui répond à l’aspiration des populations au changement ?

Ainsi donc, d’interrogations en doutes et de doutes en constats personnels, en accusations, en introspection et procès intimes, je me suis laissé convaincre que les chemins de l’Afrique qui se décideraient d’être croyants et ceux du reste du monde risquent de ne plus croiser. Enfin, comment ne pas alors se poser le problème ailleurs, presque sur une autre planète ?

C’est en cela que je crois : aider à comprendre sans détour et montrer sans restriction pourquoi notre chemin peut ainsi ne plus être le même que partout. Un regard honnête, fait de dénonciations ; une peinture franche de la réalité de tous nos travers et une parfaite reconnaissance de notre peuple de valeurs et de croyances pourrait nous y aider.

Je propose une réconciliation totale, une rédemption générale, les énergies de la Oumma éparpillées et perdues doivent être rassemblées autour de la bonté islamique qui est le substitut de la violence de la classe et de la guerre civile qui nous menace. 

Les énergies des jeunes de l’Afrique émergent et qui sont orientées ailleurs sur des futilités doivent être reconcentrées. Mais leur pouvoir de changer les choses par leur enthousiasme permanent, les capacités des intellectuels et des hommes de sagesse et d’expérience se perdent dans les discussions doctrinales et sectaires malheureusement où l’on convoquerait de grands érudits et docteurs de l’islam « ancien » « et moderne » pour les réconcilier. Le débat n’est pas là, il est plus urgent ailleurs.

C’est autour de la religion que les efforts de l’Humanisme doivent être décuplés. L’Histoire nous avait donné raison qu’on ne peut protéger un patrimoine déjà acquis, il peut de surcroît tomber à l’eau comme un château de cartes. En Tunisie par exemple, le Gouvernement supervisa la création en 1970 de l’Association pour la sauvegarde du Coran, afin de faire émerger une force capable de s’opposer à l’influence marxiste au sein de la jeunesse, dans les lycées et à l’Université. 

À ce 21ième siècle, il faut comprendre que la force des convictions pour l’Islam ne doit pas avoir comme argumentaire la force et la défense. Il faut comprendre par-là qu’il faut se laisser aller, se laisser pénétrer, attirer l’autre et l’entrainer librement dans l’idéologie (ce que les autres ont maîtrisé le plus).

L’abdication lâche et honteuse des maris, le cosmopolitisme, l’alcoolisme, l’une des principales causes de divorce, le snobisme, qui consiste à toujours suivre l’Occident dans ses turpitudes et ses acrobaties à l’air libre et à adopter le semi-nudisme ne sont guère des choses à encourager. 

Et il se trouve que dans l’intention désespéré de donner un sens à leur vie, beaucoup d’entre nous se tournent vers la religion, parce qu’une lutte au nom de la foi paraît toujours la preuve évidente d’une certaine grandeur. Et ils se disent « Nous travaillons pour DIEU et Son Prophète ». Ils se transforment vite à leurs heures perdues en dévots, se reconvertissent en évangélistes et finalement en fanatiques. 

Cela peut vite se comprendre puisque le vide laissé par les intellectuels à l’Université d’al-Azard au Caire en 1961 après l’étatisation de cette dernière est à l’origine de tout ce fanatisme religieux car ce vide a été comblé par des penseurs médiocres et une littérature de pacotille. 

Cependant, il ne faut pas non plus idéaliser les grandes heures de débat sur la religion. Il faut tout simplement repenser l’Humanisme, l’Humain et sa nature spirituelle pour ainsi atteindre et percer le vrai sens de son œuvre existentielle.

abdoukhadre2011@gmail.com

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