dimanche 11 octobre 2015

La spiritualité n'a pas de sources religieuses mais demeure elle-même une des sources.



Dans ce chemin à travers les valeurs de l’Islam, il est une valeur, elle est essentielle et importante pour nous tous. Elle est à la fois un principe, une expérience et une destination : la spiritualité. La spiritualité qu’on trouve en Arabe comme étant « Ar rouhâniyya », qui vient de « Rouh » c’est-à-dire l’entretien de l’esprit à l’intérieur de soi mais aussi une notion qu’on trouve dans le Coran qui veut dire « Rabbânî », c’est-à-dire quelqu’un qui a en lui la présence de Dieu.

Quand il est dit dans le Coran : « Soyez des êtres remplis de Dieu par le fait que vous enseignez le livre, par le fait que vous l’étudiez. » Cette notion de spiritualité, nous l’avons souvent très très mal comprise. Le commun des mortels comprendrait de la spiritualité comme cette prière qui ne peut se faire qu’en isolement ou nocturne ou dans le zikr. La spiritualité est à la fois plus profond et beaucoup plus vaste que cela. 

Si nous prions, si nous jeûnons ou pratiquons un quelconque rite c’est pour avoir une finalité spirituelle qui ne peut se retenir qu’à une certaine étape. Ainsi la spiritualité arrivée à terme, se fait ressentir. Quand nous jeûnons par exemple, nous avons nos comportements qui changent, nous avons un autre rapport vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis de nous-mêmes. Un homme spirituel se traiterait plus en égale dignité qu’un néophyte en la matière. 

Et ce qui est important de faire dans toute la spiritualité c’est que nous prenons de cette expérience dans la prière ou dans le jeun en évitant tout ce qui est blâmable : le médiocre, la vulgarité, le mal, les choses négatives, la médisance, le vol, les injures, le commérage, l’adultère, l’infidélité… Nous devons être emplis de DIEU, rien que LUI. Et ceci doit être dans notre vie quotidienne.

Il y a bien évidemment de la spiritualité dans le fait que nous jeûnons et prions. De la même façon alors nous devons avoir de la spiritualité dans notre façon d’agir. Mettre du sens dans ce que nous faisons. Une spiritualité dans notre façon de réfléchir, dans notre façon d’étudier : l’objectif, le sens, la dignité, le respect. Chercher la paix dans les choses, répondre aux besoins des humains, se rendre utile et rendre utile à soi. De la même façon que nous avons cette spiritualité, nous devons veiller vaille que vaille à ce qu’elle soit active et ainsi nous pouvons à tout moment la transmettre aux autres.

Si l’on voit très bien, la spiritualité elle-même se cache au fin fond du panier de la religion. Au départ, il y a une source  vivante qui est là et les premiers qui embrassent la religion sont dans le message vivifiant. Au fil du temps, le médium se prend pour le message et la petite auréole qui avait été créée oublie qu’elle sert à un but qui va au-delà d’elle. Ç’a été le cas de l’Eglise et des Orthodoxes. Les hommes oublient l’essence de la religion et s’adonnent plus à l’aspect rituel. C’est la raison pour laquelle, le Professeur Félwine Sarr disait « Ô mon DIEU, je t’aurai aimé au-delà des paroles et des formes que les hommes t’auront prêtées ». 

Pour donner un exemple concret de cette spiritualité religieuse qui n’est rien d’autre que le sens ultime à travers une sacralisation rituelle, je prendrai comme référence l’Islam. Le fait qu’on dise par exemple que le Prophète Mouhamed est le sceau des Prophètes, certains exégètes disent « Arrêtons de nous dire que c’est le dernier des messages ». Ce n’est pas cela le sens ultime, le sens ultime c’est de dire que l’homme est devenu adulte. Si l’on a considéré que le temps de la Prophétie devait s’arrêter, c’est parce que la conscience humaine était devenue tellement élaborée que l’homme désormais pouvait trouver des réponses. 

Les messages sont arrivés dans des temps divers en la religion ; on noue la conscience humaine et celui qui envoyait et qui voyait les messages venir, avait considéré que les hommes étaient devenus adultes, qu’ils avaient assez de matières pour discerner le bien et le mal, qu’ils avaient assez de messages et que ce n’était plus nécessaire d’envoyer quelqu’un. Donc l’homme finalement prône la prophétie. Du coup, il lui retranscrit la question de la réponse. D’ailleurs, dans le Coran, c’est à l’homme qu’il donne la possibilité de nommer les choses (Khalîfatou Fil Arde) parce qu’il appela les anges et ces derniers n’arrivent pas à nommer. Donc c’est l’homme qui crée le monde et c’est l’homme qui nomme. Et il lui transmet le pouvoir de donner du sens à la vie en lui en transmit des formes de messages.

En définitive, la finalité de la religion n’est rien d’autre que la spiritualité à travers un canal rituel pour atteindre une finalité. Et cette spiritualité doit être acquise par l’humain au cours de sa vie. C’est une bataille perpétuelle sans répits.

abdoukhadre2011@gmail.com

1 commentaire:

  1. Un thème nos moins important dans tout ce qui fait la religion, de quelque confession qu'elle soit. La partie qui m'a le plus touchée dans ton post est le fait que cette spiritualité, vécue et sentie profondément, doit réfléchir sur nos comportements comme l'auraient fait des rayons lumineux sur du verre. Cela doit nous affecter mentalement et psychologiquement. Nos guides religieux ont intérêt à renouer d'avec cette spiritualité si vraiment ils veulent demeurer de bons guides. Nos politiques eux, ils ont déjà rompu vu leurs attitudes.

    D'ailleurs, j'imagine que ce thème t'intéresse beaucoup, il y'a même un passage dont je t'ai une ou deux fois entendu répéter.

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