mercredi 14 octobre 2015

L’orientation, un droit pour le bachelier ou un devoir pour l’Etat ?



Venons-en à l’Etat face à toute idée de désintéressement et d’une régression progressive manifeste vis-à-vis du système éducatif.
C’est un fait, l’éducation d’aujourd’hui déterminera les futurs comportements des fonctionnaires de demain.  Les nouveaux bacheliers laissés à eux-mêmes ne savent plus où tirer l’épingle du jeu. Un système en incohérence totale sur le plan de la forme et du fond. Comment expliquez-vous qu’un bachelier ayant un baccalauréat scientifique se retrouve au beau milieu du paysage de l’université de Dakar en train de faire ses cours à la faculté avec comme filière les sciences juridiques et politiques (Droit) ?

Les nouveaux bacheliers bernés et laissés à leur propre sort comme pour faire croire que le système a « ses propres règles ». Les fils des députés, ministres et hauts fonctionnaires en bénéficient d’abord. Au moment où les parents d’élèves des villages les plus reculés du Sénégal : Ngaye Mékhé, Ngohé, les îles du Sine et du Saloum, Patar, Kadam et j’en passe, se battent vaille que vaille pour pouvoir racoler les quelques ressources financières qui leur restent pour pouvoir inscrire leurs fils à l’université, nos gouvernants durcissent le ton et appliquent des mesures coercitives qui ne sont ni pour l’intérêt des gouvernés, ni pour l’intérêt des bacheliers eux-mêmes.

Pourquoi et pour qui on a mis en place ce système qui exige à l’étudiant de s’acquitter de gré ou de force de ses frais d’inscription pour un montant de 25 000F. En dépit du bon sens et des limites du système, les bacheliers sont obligés de brouter là où ils sont attachés. S’il se trouve que le bachelier ne s’est pas inscrit jusqu’au 01 novembre 2015 (délai très court), aucune chance ne lui sera laissée et il se verra condamné à perdre irrévocablement ses droits d’orientation.

Dès lors, une question disons épistémologique mériterait d’être posée : l’orientation, un droit pour le bachelier ou un devoir pour l’Etat et son système éducatif ? D’ailleurs le système d’université virtuelle est ce qu’il nous faut mais le projet est encore immature. Dans un pays où il ne se passe qu’un jour sans qu’il y ait une coupure d’électricité ou une panne de connexion internet (monopolisé par Orange de surcroît), je pense que les priorités devraient être ailleurs que de tenter d’instaurer un système qui, de toute façon, est comme une Hydre de Lerne, à chaque fois qu’on en résoudra un problème, à chaque fois qu’un autre est généré.

Je ne parvenais pas à trouver une réponse à cette question que des étudiants de l’université Gaston Berger de Saint Louis avaient posée : Est-ce que nous avons un système éducatif qui nous met sur le même pied d’égalité avec tous les étudiants dans le monde entier ? Et c’était une question d’une pertinence remarquable. Nous n’avons pas le droit de trahir la jeunesse. 

Pourquoi l’utilisation payante de ces plateformes de transfert d’argent telles que Wari ou Orange Money pour le paiement des frais d’inscription ? Une arnaque à l’étudiant pilotée par ces entreprises et encouragée par l’Etat. L’étudiant doit profiter des privilèges de l’Etat parce que des responsabilités lui seront léguées dans le futur. Après avoir tant sué et s’engouffrer pour décrocher le redoutable baccalauréat, payer ses frais d’inscription via ces plateformes devrait être gratuit pour toute filière confondue.

abdoukhadre2011@gmail.com

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