Venons-en à l’Etat face à toute idée de désintéressement et
d’une régression progressive manifeste vis-à-vis du système éducatif.
C’est un
fait, l’éducation d’aujourd’hui déterminera les futurs comportements des
fonctionnaires de demain. Les nouveaux bacheliers
laissés à eux-mêmes ne savent plus où tirer l’épingle du jeu. Un système en
incohérence totale sur le plan de la forme et du fond. Comment expliquez-vous qu’un
bachelier ayant un baccalauréat scientifique se retrouve au beau milieu du
paysage de l’université de Dakar en train de faire ses cours à la faculté avec
comme filière les sciences juridiques et politiques (Droit) ?
Les nouveaux bacheliers bernés et laissés à leur propre sort
comme pour faire croire que le système a « ses propres règles ».
Les fils des députés, ministres et hauts fonctionnaires en bénéficient d’abord.
Au moment où les parents d’élèves des villages les plus reculés du
Sénégal : Ngaye Mékhé, Ngohé, les îles du Sine et du Saloum, Patar, Kadam
et j’en passe, se battent vaille que vaille pour pouvoir racoler les quelques
ressources financières qui leur restent pour pouvoir inscrire leurs fils à
l’université, nos gouvernants durcissent le ton et appliquent des mesures
coercitives qui ne sont ni pour l’intérêt des gouvernés, ni pour l’intérêt des
bacheliers eux-mêmes.
Pourquoi et pour qui on a mis en place ce système qui exige à
l’étudiant de s’acquitter de gré ou de force de ses frais d’inscription pour un
montant de 25 000F. En dépit du bon sens et des limites du système, les
bacheliers sont obligés de brouter là où ils sont attachés. S’il se trouve que
le bachelier ne s’est pas inscrit jusqu’au 01 novembre 2015 (délai très court),
aucune chance ne lui sera laissée et il se verra condamné à perdre
irrévocablement ses droits d’orientation.
Dès lors, une question disons épistémologique mériterait
d’être posée : l’orientation, un droit pour le bachelier ou un devoir pour
l’Etat et son système éducatif ? D’ailleurs le système d’université
virtuelle est ce qu’il nous faut mais le projet est encore immature. Dans un
pays où il ne se passe qu’un jour sans qu’il y ait une coupure d’électricité ou
une panne de connexion internet (monopolisé par Orange de surcroît), je pense
que les priorités devraient être ailleurs que de tenter d’instaurer un système
qui, de toute façon, est comme une Hydre de Lerne, à chaque fois qu’on en
résoudra un problème, à chaque fois qu’un autre est généré.
Je ne parvenais pas à trouver une réponse à cette question
que des étudiants de l’université Gaston Berger de Saint Louis avaient
posée : Est-ce que nous avons un système éducatif qui nous met sur le même
pied d’égalité avec tous les étudiants dans le monde entier ? Et c’était
une question d’une pertinence remarquable. Nous n’avons pas le droit de trahir
la jeunesse.
Pourquoi l’utilisation payante de ces plateformes de
transfert d’argent telles que Wari ou Orange Money pour le paiement des frais
d’inscription ? Une arnaque à l’étudiant pilotée par ces entreprises et
encouragée par l’Etat. L’étudiant doit profiter des privilèges de l’Etat parce
que des responsabilités lui seront léguées dans le futur. Après avoir tant sué
et s’engouffrer pour décrocher le redoutable baccalauréat, payer ses frais d’inscription
via ces plateformes devrait être gratuit pour toute filière confondue.
abdoukhadre2011@gmail.com
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