samedi 30 août 2014

Ébola ou le virus du hasard ?


C’est la goutte de trop qui fera déborder le vase. Le Sénégal vient d’enregistrer son premier cas de fièvre hémorragique à virus Ébola. Et pourtant contre toute attente, Mme le Ministre de la santé, Eva Marie et celui de l’intérieur nous avaient rassurés avec une fermeture des frontières avec tous les pays touchés par ce virus. Oui ! Puisqu’il y a une rime riche ou pauvre entre Ébola et Eva, le Sénégal devrait prendre sa part du gâteau tant charnu. C’est plus qu’une rime ça, une rime mortelle ?
 
Les frontières sous plus que poreuses. Un État aussi puissant que les États-Unis ne peut vous garantir une sécurisation optimale de ces vastes lopins de terres et la migration mexicaine en est une parfaite illustration. Alors, il faut une chasse méchante aux sorcières pour retrouver cette panacée au-dessus des noumènes. Vous comprenez dès lors que le fétichisme des frontières et des chiffres n’existent guère. Cela accompagné d’une concussion qui au-delà de ses limites devient plus qu’une hécatombe. En bon Sénégalais, corruption « fép », corruption partout et corruption « everywhere ». Oui le « Guinéen », pour reprendre le terme fougueux de mes concitoyens, a fait irruption dans le territoire national sénégalais. Seul, faisant état de sa maladie meurtrière depuis sa région natale où il avait été signalé comme un cas fugitif en cascade, il arrive à démanteler tout un dispositif sécuritaire au niveau des « frontières ».
 
Les Sénégalais s’érigeraient-ils en ennemis déclarés contre le Sénégal ? Malheureusement, c’est le constat avec foi et objectif que j’en déduis. Et comme pour dire que l’exception ne dérive plus de la règle, ces « surveillants » de nos frontières échangent l’intégrité territoriale sénégalaise face à des modiques liasses de billets de banque. Ces actes ne peuvent en aucun cas être considérés comme ceux de malversations comme le disent certains, mais de haute trahison face à un peuple souverain. La haute trahison qui demeure jusque-là l’unique dérive pouvant être utilisée pour condamner un Chef d’Etat sénégalais doit et sans délai s’abattre sur ces « vigils » frontaliers. 

L’intégrité territoriale est le soubassement d’un triplement redressement d’un pays. Elle est surtout à protéger. Quand les collaborateurs du Président Barack Obama en viennent à lui pour une confirmation dernière concernant une décision qu’il avait prise, ils avancent ces propos « This is in our national vital interest to do this / Ceci relève de l’intérêt vital de la nation de faire ça » Si c’est pour aller bombarder le Pakistant c’est ce qu’il va faire. Si par surprise et par malheur aussi il devrait braquer ses fusils sur le Sénégal, c’est ce qu’il fera effectivement. Les Américains ne sont forts que dans ça. Donc je ne vois aucunement la raison de ne pas fermer nos frontières et de riposter contre une telle maladie. Mais une frontière poreuse accompagnée de pratiques mafieuses et un jeu de dupes serait encore plus que catastrophique.

La concussion nous a toujours éloignés de nos biens matériels comme spirituels, de nos peuples, de notre civilisation. Ce tripatouillage pour rendre licite ce qui est illicite aux yeux de l’opinion publique et internationale est le pire cas de trahison que l’humain peut faire à son prochain. Pour une reconnaissance, pour cette quête de notoriété excessive, les Sénégalais seront toujours prêts à soudoyer leurs congénères pour leur faire manquer un devoir de justice citoyenne. Et je pense que ce « Guinéen » vient siffler définitivement la récréation et réveiller tout le monde afin de donner une belle leçon à tous ces « gardiens » scélérats et corrompus qui ne mériteraient que la guillotine vers 03h au fin fond de l’hiver. Bref, cette décomposition avec une telle pourriture d’avilissement, demeurera toujours une perfusion de la perversion face à un peuple où le nivellement vers le bas est toujours considéré comme la voie du salut et le médicament le mieux recommandé.

Une « fermeture » des frontières, une prise en charge radicale avec une sensibilisation des populations, cette culture sempiternelle de publicités en boucle dans nos chaînes médiatiques accompagnées d’une « bénédiction » du Sénégal face à tout danger potentiel ont pourtant accueilli à bras ouvert, sans méchanceté interne, le doyen-patron Ébola. Serait-elle la maladie du hasard ? D’une manière hasardeuse, on pourrait contracter en étant en contact avec le porteur du virus, qui serait prêt à garantir sa propre chair d’une telle contagion ? On peut partager le même moyen de transport avec la personne sans le savoir, on peut la saluer à tout moment, dans la rue, à la plage, au supermarché, à la salle de gymnastique etc. Même les soignants et les aides-soignants peuvent être contaminés avec une protection maximale à travers des cartouches de combinaisons adéquates. Ébola serait-elle la maladie du hasard ?

Le registre Ébola m’inquiète et ronge mon peuple, le Sénégal. C’est un grand fossé développé pour accueillir définitivement la xénophobie ou cette culture austère et tendue face à l’égard des étrangers. Les Guinéens deviendront désormais les chausse-trappes des Sénégalais. Tout un peuple contre tout un peuple ? La guerre serait déclarée d’avance à cause d’un « Guinéen » affolé de ses plus belles manières et gardant sa nature saine en traversant les frontières sénégalo-guinéennes. Ne devrait-on pas conserver cette « téranga » sénégalaise d’autant plus que c’est un des nôtres corrompu qui l’a aidé dans course poursuite ? Ébola sénégalais et Ébola guinéen. Tout ceci n’est qu’un simple Ébola voyons. Permettez-moi à bien des égards de me retrousser les manches et de convoquer au paragraphe suivant ma simple dose de nihilisme philosophique face à cette affaire d’une nature grandiose, des positions pleines de vertus m’animent à travers une réflexion qui n’engage que moi encore une fois, accessibles à tout lecteur qui concilie réflexion et maximes dans une certaine circonstance d’apaisement. En bas le fanatisme et vive la rationalité !

Nous Sénégalais, de l’intérieur comme de l’extérieur sommes trop peu émotionnels. Nous vivons des émotions et nous en mourons cruellement assassinés. Le temps pour le Sénégal n’est pas encore à l’aune de nos horizons. Le temps d’un esprit de dépassement et de pensée rationnelle n’est pas encore d’actualité. Nous croyons toujours que notre pays est, le seul béni de Dieu, qu’il échappe ou échappera à tous les désastres et catastrophes, aux violences populaires, au motif que des êtres d’exception, voire des Saints, sont nés sur notre territoire ? Oui c’est d’autant plus vrai, nous sommes tellement formidables que nous ne nous rendons même pas compte que nos Saints n’avaient pas ébauché ce chemin qu’on a ainsi emprunté, des chemins devrai-je dire.

Une culture de médisance, le Sénégalais serait le premier idéal de vie. La méchanceté gratuite, la concussion et la corruption règnent en maîtres ou en maître-esclaves, je ne sais plus. Un nivellement d’une jalousie chronique et excessivement maladive devient un fil à tordre nous poussant vers des goulots d’étranglement qui serait la plus absurde culture qu’un peuple puisse léguer à ses souverains et à sa progéniture. S’il en est ainsi, le Sénégal conserverait toujours son armature autarcique d’un pays béni ? Rappelons que le Hedjaz n’aurait pas connu les attentats de la Mecque, la Palestine, terre sainte des trois religions révélées, n’aurait pas été en guerre depuis plus de soixante ans, et nous-mêmes n’aurions pas subi l’accident le plus meurtrier de l’histoire maritime, le « Joola ».

Aucun pays, aucun, n’est en vérité immunisé contre la violence. Et ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire pendant des années, ce qui s’est passé récemment au Mali, pourrait bien survenir au Sénégal surtout avec ces politiques sans foi ni loi qui, la seule satisfaction demeure le parti et non la République. Vous devrez comprendre qu’en matière de paix et de sécurité, rien n’est jamais acquis de façon définitive, que la paix et la stabilité se cultivent et qu’elles ne peuvent pas être garantie sans la tolérance, la justice, la prévention et l’amour radicale de sa nation. La morne de France en 1968 n’avait pas vu venir les troubles de mai, la paisible et paradisiaque Tunisie n’a pas échappé à la Révolution de Jasmin, et en 1989 plus précisément on avait vu de quelles violences était capable le Sénégalais ordinaire. 

D’aucuns se posaient alors la question de savoir ce qu’était une atteinte à la sûreté de l’état. Et voilà, Ébola en est une parfaite illustration. La maladie secoue tout un peuple, une république entière avec toutes ses institutions et démembrements. Mais la question ultime qu’il nous incombe de répondre tout de suite, c’est jusqu’où serons-nous capables de limiter la portée de la maladie ? C’est la question ultime à laquelle il nous appartient de répondre aujourd’hui en y mettant le maximum de sérieux. Les autorités n’ont pas le droit de désespérer tout un peuple. Ces constats généraux d’une maladie avec une telle létalité, de sa capacité à se propager très rapidement avec un moyen de transmission très efficace sont à faire parce que tout simplement il faut être réaliste. Mais après ça, il faudrait poser la question ultime, que faire ? Parce que si tout le monde lève les bras au ciel, les yeux au ciel en se considérant comme des victimes ça serait une catastrophe de seconde nature. Ça ne resterait plus qu’à démissionner et mettre la clé définitivement sous le paillasson et à se tirer tous.

Évidemment, nous n’allons pas faire cela. Il y a des solutions et des réponses positives à apporter et notre système sanitaire doit pouvoir les apporter. Il faut que nous Sénégalais, retrouvions confiance en notre système. Le Sénégal, ce n’est pas Guinée, ni Sierra Léone, ni Nigéria. Nous sommes le Sénégal ! Nous allons le voir car dans cette concertation nationale, les spécialistes devront demander un sacrifice à tout le monde. À l’opinion publique, internationale, aux Sénégalais et à la presse nationale et internationale. Ils ont le droit de demander des sacrifices si les acteurs rationnels et non pas ceux émotionnels se disent « voilà le système pour lequel on me demande de faire des sacrifices et ce système vaut les sacrifices que l’on me demande de faire ». 

Les Sénégalais doivent au plus vite sortir de cette sorte de scepticisme ambiant. Parce que le scepticisme ambiant ne fait qu’ajouter de la crise à la crise. Cette sorte de corrosion est l’alliée la plus efficace face à ce virus mortelle. Le moyen le plus rapide pour qu’une telle maladie se propage serait la médiatisation intimidatrice et un peuple en psychose générale si l’on sait bien que la presse est prête en à faire ses choux gras. S’il y a des phénomènes de crise qu’on a constatés, il faut se dire qu’on va procéder de telle ou telle manière. Nous faisons tous le constat que le peuple à l’unanimité est dans l’ornière. Comment faire de telle sorte qu’on redressera les choses de telle manière à faire face à cette maladie et la combattre en utilisant des modes de remédiation très efficaces ? 

Je pense que cette question devrait être d’actualité et non pas rester dans son coin à débattre sur des futilités. Les Sénégalais doivent changer de comportements au plus vite, notre pays est menacé et quand un peuple oublie l’essence même de sa création qui n’est rien d’autre qu’adorer Allah, il fera face à des difficultés à la limite tendues et ardues. Il sera exposé à plusieurs malédictions et des châtiments qui ne feront que nous brûler à petit feu. Nous avons oublié la quintessence de la vie sur terre. Nous voulons vivre comme des étrangers sous une terre qui nous est pourtant familière. Le Sénégal a atteint le point culminant servant de repère pour qu’un peuple soit châtié. Repensons le monde naturel, il est temps quand même ! 

Je pense que c’est l’occasion pour les médecins, spécialistes et citoyens sénégalais de démontrer enfin leur savoir-faire pour bouter hors du pays cette maladie meurtrière. Je pense que nous en sortirons vainqueur avec l’aide du Tout Puissant. 

May God bless Senegal, happen what may!

abdoukhadre2011@gmail.com

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